En cyclisme il y a les classiques: Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège, Milan-San Remo…En voile c’est un peu pareil. Il y a dans le calendrier trois courses prestigieuses pour lesquelles on ne doit pas refuser une invitation d’y participer.
Le Fastnet, so british, avec son départ depuis le solent et le contournement du rocher qui donne son nom à la course au bout de la Mer Celtique. La Sydney-Hobart, le graal des marins australiens et néo-zélandais qui démarre le lendemain de Noël dans la baie de Sydney et s’achève à Hobart en Tasmanie au fond de la bien nommée Storm Bay. La dernière des classiques qui s’achève tout juste est la Middle Sea Race. La classique méditerranéenne! Une boucle autour de la Sicile depuis l’île de Malte. Le départ spectaculaire avec en toile de fond la vieille ville fortifiée de La Valette donne le ton et s’enchaine avec une navigation que l’on pourrait appeler « la route des volcans ». L’Etna, le Stromboli…autant de noms qui ne font pas directement penser à une course à la voile.
Cette édition 2020, forcément particulière pourrait se résumer en un mot: « PATIENCE ». Il aura fallu quasiment 4 jours pour boucler les 605 miles du parcours, là ou moins de 48h auraient suffi pour notre multicoque, si le vent avait daigné coopérer un peu plus. La lenteur a l’avantage d’allonger le temps passé en mer. J’ai conscience du luxe que représente la possibilité de fuir l’agitation terrestre quelques jours. Il fait beau, les nuits sont douces et hyper-étoilés. Comme dirait Matthieu (compagnon de régate), au réveil d’une sieste: « une journée réussie devrait se mesurer au nombre d’heures passées à regarder la mer ». Dans notre cas: 24h! Difficile de faire mieux!
On s’est régalé à bord du trimaran Primonial et les quelques photos valent mieux que des mots. Naviguer dans ces endroits, sur un multicoque rapide avec une bande de mecs sympas est une sensation géniale.
Dans le train qui me ramène chez moi en Bretagne, c’est le retour à l’automne. Dans 15 jours, ce n’est pas une classique qui débute mais un monument, le Vendée Globe. D’autres s’apprêtent à lancer la chasse au record. 70 jours en mer pour certains, 40 jours pour d’autres. Ces quelques humains qui vont pouvoir regarder la mer 24h/24h ont la garantie d’avoir devant eux des journées réussies.